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Catégorie Connaissance

Principaux enjeux concernant la ressource

La ressource connaissance a une dimension éminemment stratégique pour l’entreprise dans la mesure où elle influe sur :

  • La pertinence de son offre vis-à-vis des attentes des clients ;
  • La singularité de son positionnement vis-à-vis de la concurrence ;
  • Sa capacité d’anticipation et d’adaptabilité ;
  • Sa pérennité sur le long terme.

Les enjeux sont nombreux :

  • Identifier, capter et acquérir des informations provenant de l’extérieur et être en capacité de les mobiliser tout en les transformant en connaissances pertinentes pour l’entreprise ;
  • Identifier et consolider les connaissances créées en interne, afin d’être en capacité de les partager plus largement et de les mobiliser à bon escient ;
  • Favoriser la recherche-développement dans ses différentes dimensions : technologique, organisationnelle, voire institutionnelle ;
  • Protéger les savoirs de l’entreprise de manière à favoriser sa dynamique et soutenir sa position concurrentielle.

Risques

De manière générale, l’entreprise est souvent confrontée à des difficultés de captation, de mobilisation et de consolidation des connaissances qui lui sont nécessaires pour soutenir son développement.

En engageant des efforts importants pour surmonter ces difficultés, l’entreprise peut avoir tendance à sous-estimer trois risques majeurs :

  • Le gaspillage de ressources monétaires ou temporelles lié aux difficultés de dimensionnement des ressources à engager ;
  • La concentration des connaissances entre les mains de quelques personnes « clés » ;
  • L’appropriation des connaissances produites par l’entreprise par d’autres acteurs économiques contre son gré.

Veille stratégique

Enjeux et questions clés

La veille stratégique correspond à l’ensemble des dispositifs de veille que l’entreprise met en œuvre pour soutenir sa stratégie, sa capacité à se développer et à se singulariser.

  • Quels sont les domaines clés de veille pour l’entreprise : veille concurrentielle, commerciale, fournisseurs, technologie, réglementaire, veille relative aux évolutions des entreprises, veille sociétale et environnementale ?
  • Quels dispositifs et moyens de veille informationnelle l’entreprise met en place pour soutenir ses orientations stratégiques et son développement ?
  • Comment les éléments sont-ils rapatriés au sein de l’entreprise ? pour quels usages ?
  • Quelle pertinence des efforts et dépenses engagés ?

Leviers mobilisés / démarches engagées

Acquisition d’informations et de savoirs disponibles à l’extérieur de l’entreprise au travers d’une multiplicité de dispositifs et de sources possibles, visant à capter l’information.

Mise en place de dispositifs internes permettant de partager ces informations et de les transformer en connaissances pertinentes pour l’entreprise. En savoir plus +Une différence peut être établie entre des données, des informations et des connaissances. La donné est factuelle. L’information cherche à établir un lien entre une donnée et le sens de l’action dans laquelle l’acteur est engagé ; dans cette perspective se pose la question de la pertinence de l’information, du dicton « trop d’information tue l’information ». La connaissance va inscrire l’information dans l’organisation d’une pensée fondée par l’expérience et/ou des approches scientifiques.

Mise en place de modalités internes de diffusion et de partage, afin que les connaissances puissent être mobilisables de manière opérationnelle dans l’entreprise.

Système de preuves

Existence de dispositifs de veille
– Pour quelles finalités et dans quels domaines : veille concurrentielle, commerciale, veille relative aux fournisseurs, aux évolutions technologiques, réglementaires, veille sociétale et environnementale ?
– Par quels vecteurs d’information ?
– Pour quels effets ?
– Suivi des moyens humains et des dépenses concernant l’activité de veille
Participation à des évènements, à des forums, à des salons
– Lesquels ? Sont-ils ponctuels ou récurrents ? Pour quels effets ?
Appartenance à des organismes professionnels, des réseaux

– Qui est concerné ?
– Quels effets ?

Actions de sensibilisation des collaborateurs aux innovations qui touchent l'activité de l'entreprise
– Nouveaux matériels
– Nouvelles méthodes de travail
– Nouveaux marchés
Mise en circulation à l’intérieur de l’entreprise

– De magazines d’information
– De documents professionnels ou réglementaires
– D’une revue de presse élaborée en interne ou provenant d’un organisme externe

Liens avec des acteurs publics ou privés
qui, par leurs activités en matière réglementaire ou d’édiction de normes, jouent le rôle « d’initiateurs de marché » ou, de façon plus novatrice, « de créateurs d’activité »

Principaux liens relevant d’autres catégories de ressources immatérielles

Connaissance fondées sur l’expérience

Enjeux et questions clés

La question de la « capitalisation des connaissances » de l’entreprise fondée sur l’expérience- passée et présente de l’entreprise et des collaborateurs – est très complexe et pose de nombreuses questions :

  • Quelle « transférabilité » de l’expérience d’une situation à une autre ? Comment rendre compte des facteurs explicatifs d’un succès – ou d’un échec ?
  • Quels savoirs faut-il capitaliser et transmettre ? Quels moyens mettre en œuvre? Qu’est-ce qui favorise / entrave leur transmission,
  • Qui en sont les « porteurs », c’est-à-dite ceux qui détiennent, de manière individuelle et/ ou collective, une connaissance clé qui nécessite d’être partagée plus largement ?

Comment l’entreprise identifie-t-elle les connaissances à capitaliser et les collaborateurs qui en sont les porteurs clés ?
Quels dispositifs et quels moyens l’entreprise met-elle en place pour :

  • Dégager et partager les enseignements de l’expérience acquise par les collaborateurs ?
  • Constituer des savoirs formels susceptibles d’être diffusés et mobilisés au sein des sein de l’entreprise ?

Quelles modalités et quels dispositifs mettre en place pour soutenir la capitalisation et la production de connaissance et leur transmission ? Comment éviter, en cas de départ, la perte des connaissances détenues uniquement par un collaborateur ou par une équipe qui seraient les seuls porteurs de cette ressource ?

Leviers mobilisés / démarches engagées

  • Des dispositifs d’identification de nouvelles connaissances et de leurs porteurs
  • Des dispositifs fondés sur des retours d’expérience (REX) ayant pour but de produire de nouvelles connaissances ou de repérer les bonnes méthodologies d’action
  • L’identification et la mise en œuvre de canaux de transmission des connaissances acquises ou des méthodologies d’action considérées comme pertinentes

Système de preuves

Dispositifs de type REX internes à l’entreprise
– Dans quels domaines ?
– Avec quels collaborateurs ?
– Selon quelle méthodologie ?
– Pour quelle formalisation ?
Contribution à des dispositifs de REX externe à l’entreprise
– Quels réseaux ?
– Quelles associations ?
– Quels temps y sont consacrés ?
– Qui y contribue ?
Quels usages des résultats ?
Canaux de transmission des connaissances acquises
– Selon quelles modalités ?
– Quels supports ?
– Diversité des services bénéficiant de cette transmission

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Capacité d’innovation technologique et organisationnelle

Enjeux et questions clés

La finalité de l’innovation est de créer un avantage concurrentiel et de soutenir la pérennité de l’entreprise.

La manière de penser l’innovation est souvent limitée à la question de l’innovation technologique (nouveaux procédés de fabrication nouveaux biens), celle-ci relevant, généralement, du périmètre du service recherche et développement (R&D) lorsqu’il existe.

Or, la capacité d’innovation touche aussi aux aspects immatériels de l’activité de l’entreprise, notamment son organisation, son management, ses méthodes de gestion ou les conventions qu’elle passe avec des partenaires, des financeurs, des territoires… En se focalisant sur l’innovation technologique, l’entreprise risque de passer à côté de dimensions stratégiques, clés de son développement. En savoir plus +L’innovation associée aux ressources immatérielles de l’entreprise (R/D immatérielle) passe par un changement de regard et de méthodologie. La capacité d’innovation s’appuie, en particulier, sur « ce qui est déjà là » ou sur « ce qui émerge » ; ce qui exige une capacité à faire remonter l’expérience des acteurs internes à l’entreprise et externes (notamment les clients).

  • Quelle est stratégie de l’entreprise en matière de R-D classique et de R-D immatérielle ?
  • Au-delà des services de R-D, quels sont les acteurs internes et externes mobilisés ?

Leviers mobilisés / démarches engagées

Dispositifs de retours d’expérience visant explicitement la dimension immatérielle de l’innovation
En savoir plus +L’innovation servicielle associe des dimensions technologiques avec des dimensions d’organisation et de pilotage favorisant l’accessibilité du service. Il s’agit donc de prendre en compte les contraintes :
– Spatiales et temporelles ;
– De synchronisation temporelle ;
– Culturelles ;
– D’équipement technologique et de compétence des bénéficiaires.
Il s’agit, alors, également d’innover en matière de règlement, convention portant sur les engagements. L’expérience des collaborateurs, notamment, de ceux qui sont en lien avec les clients, est précieuse dans la mesure où ils sont susceptibles d’avoir une compréhension fine des attentes non satisfaites. Il s’agit, aussi de tirer parti des difficultés et des aléas rencontrées, pour élaborer des projets nouveaux qui ne sont pas encore pensés par l’organisation.

Le recours à de l’expertise extérieure
Le recours à des tiers est important car il est toujours difficile d’avoir du recul dans les retours d’expérience. De plus ces tiers peuvent apporter un état de l’art que les TP et les PME ont du mal à disposer, surtout lorsque cet état de l’art relève d’un champ de compétence connexe ou complémentaire au métier de l’entreprise.

Insertion dans des réseaux pour bénéficier de l’expérience d’autres acteurs
L’expérience interne est décisive, mais elle a besoin d’être consolidée par l’expérience des autres acteurs en lien avec l’entreprise ou celle d’entreprises partageant ses valeurs. L’insertion dans des milieux innovateurs qui font de la R-D immatérielle le cœur de leurs préoccupations apparaît très complémentaire avec les démarches internes.

Système de preuves

Définition d’une stratégie d’innovation
– Domaines d’application
– Dépenses en R-D par rapport au CA
– Moyens mobilisés en temps de travail – évaluation du coût de ce temps de travail
– Dispositifs mis en place pour évaluer de manière régulière la stratégie de R-D
Recours à de l’expertise externe
Système de valorisation des innovations en termes de reconnaissance interne, externe
– Dispositifs de reconnaissance
– Participation à des concours organisés à l’extérieur de l’entreprise
Capacité à générer ou à s’insérer dans des écosystèmes produisant de nouvelles connaissances, notamment en associant des entreprises et des acteurs territoriaux
Liens avec des laboratoires de recherche universitaires, accueil de chercheurs, notamment de thésards en bourse CIFRE

Protection des savoirs

Enjeux et questions clés

La propriété industrielle (marques et modèles déposés, brevets…) permet à une entreprise de valoriser ses créations (impact commercial, négociation de licences de distribution ou de fabrication, …) et de les défendre vis à vis des contrefacteurs.

Mais elle comporte aussi un coût souvent très lourd à supporter et une faible efficacité au regard des moyens à mobiliser, notamment au plan juridique.

Quels types de protection mettre en place ? Pour quels types de savoirs ? A quel coût et pour quels effets  attendus ?
En savoir plus +La protection formelle de ses savoirs apporte potentiellement de multiples avantages : garantir un monopole pendant 20 ans, dissuader la concurrence, générer des revenus, valoriser l’entreprise, alléger les contraintes de confidentialité en interne et vis-à-vis de l’extérieur. Cependant, ce choix est à mettre au regard de la protection réelle apportée en cas de litige, ainsi que du coût humain et financier nécessaire à la prise en charge un éventuel litige.

L’entreprise peut choisir, aussi, de protéger sa création uniquement par le secret de fabrication.
En savoir plus +Ce choix peut intervenir en raison :
– Du coût élevé de la protection de type brevet, parfois difficilement amortissable sur la durée de vie de l’offre ;
– De l’inadéquation avec les critères d’obtention d’un brevet (nouveauté, activité inventive, application industrielle).
– Du coût et des moyens juridiques nécessaires pour se défendre en cas de contrefaçons.

Dans le cadre d’activités immatérielles, la question de la propriété intellectuelle se pose de manière renouvelée et paradoxale :

  • D’un côté, la question de la protection complexifie (les idées ne sont pas protégeables en tant que telles)
  • De l’autre, la dynamique de l’immatériel repose sur les coopérations nouées dans et hors de l’entreprise, et s’appuie sur la circulation des savoirs.

Quels enjeux de protection dans le cadre de l’activité de l’entreprise par rapport au marché et à la concurrence ? Quels leviers de singularisation à travers la protection et quels coûts associés ?

Des dispositifs de protection des savoirs existants mis effectivement en œuvre.

Leviers mobilisés / démarches engagées

Attention particulière au système d’information numérique de l’entreprise

Appui juridique destiné à concevoir un dispositif de protection pertinent

Échanges d’expérience entre TPE-PME à propos des enjeux de protection

  • Brevets, secrets de fabrication
  • Clauses de confidentialité dans les contrats commerciaux
  • Clauses de non-concurrence dans les contrats de travail

Système de preuves

Personne dédiée ou appel à des conseils extérieurs
– pour effectuer l’analyse des besoins de protection et le dépôt de brevets et secrets de fabrication
Protection des savoirs
– Brevets déposés
– Secrets de fabrication
– Quels savoirs ?
– Quelle durée ?
Clauses contractuelles
– De confidentialité dans les contrats commerciaux
– De non-concurrence dans les contrats de travail
– Creative Commons
Mesures de protection adoptées
– Suivi des dépenses concernant les mesures de protection adoptées

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